Le rire en sommeil : comprendre pourquoi et comment le réveiller
- resonaeveil
- 23 sept.
- 5 min de lecture
Les chercheurs en psychologie s'intéressent aux raisons pour lesquelles certaines personnes ont une expression émotionnelle limitée, et explorent les liens avec le bonheur, la santé mentale et les relations sociales. Voici les principaux thèmes abordés dans la littérature scientifique.
1. La régulation émotionnelle
Certaines personnes ont du mal à exprimer la joie ou à rire, car elles ont l'habitude de réprimer leurs émotions. Ce comportement est souvent un mécanisme de défense appris dès l'enfance, dans un environnement où l'expression des sentiments n'était pas encouragée ou était mal perçue.
La répression est un mécanisme à travers lequel une personne expulse de sa conscience les pensées, les sentiments ou les désirs qui lui semblent inadmissibles, ou du moins ceux qu’elle ne s’autorise pas à ressentir, à penser, ou à désirer.

Un homme vient de vivre une rupture amoureuse difficile, mais se sentant jugé par son entourage, il choisit de faire semblant d'être passé à autre chose. Il refoule sa douleur et ses émotions, mais, comme le dit la psychologie, ce qui est réprimé ne disparaît pas.
Au contraire, les sentiments refoulés gagnent en puissance.
Cette souffrance non traitée peut alors se manifester par d'autres émotions, comme l'envie ou la jalousie, un peu comme le disaient Jean-Paul Sartre « Le malheur rend jaloux » ou encore Aristote « L'envie est une tristesse de l'âme».
Le désir et la souffrance refoulés trouvent toujours un moyen de s'exprimer sous d'autres formes.
Ce que l'on refoule ne disparaît jamais complètement et trouve toujours un moyen de se manifester. Ce phénomène ne se limite pas aux rêves, qui s'expriment lorsque la conscience s'endort, mais se retrouve aussi dans notre vie éveillée, à travers ce que l'on appelle les "actes manqués" ou plutôt "actes réussis" :
Les lapsus et les oublis : Ces "erreurs" du quotidien (lapsus en parlant, ou oublis de noms) ne sont pas le fruit du hasard. Ils trahissent en réalité une pensée ou un désir inconscient.
Les symptômes névrotiques : le refoulement peut aussi se manifester par des symptômes physiques ou des comportements que l'on ne s'explique pas, comme une personne qui vérifie sans cesse si elle a éteint le gaz, ou une personne qui développe une gêne dans la gorge après avoir voulu retenir sa colère ou ses mots. Ces symptômes sont une façon pour le désir refoulé de s'exprimer.
Les blagues : elles expriment ce que nous réprimons non pas sur le plan individuel, mais sur le plan social. Cette forme de répression révèle des sentiments refoulés, défie des tabous ou met à nu des désirs collectifs.
Il existe par exemple de nombreuses blagues xénophobes, sexistes, racistes, etc. qui permettent d’exprimer les sentiments ou les idées qui seraient autrement censurés socialement.
C’est précisément là que réside l’élément comique. Il se nourrit de préjugés partagés. Il permet à un groupe de personnes de s'exprimer sur des idées taboues et de se sentir validé. C'est un moyen de dire ce qui ne peut être dit ouvertement, sous le couvert de la comédie.
2. Le tempérament et la personnalité
Des études ont montré que certains traits de personnalité, comme la conscienciosité et le sérieux, sont liés à un besoin de contrôle. Pour ces personnes, la joie et le rire, perçus comme des émotions spontanées et parfois incontrôlables, peuvent être gênants.
les personnes consciencieuses peuvent devenir trop sérieuses. Elles pourraient donc avoir besoin d'aide pour se détendre et s'amuser.
Une personne très consciencieuse peut aussi devenir excessivement rigide ou inflexible et avoir du mal à être spontanée. Dans les cas extrêmes, elle peut souffrir de perfectionnisme et de troubles obsessionnels compulsifs.
De plus, un tempérament plus anxieux ou introverti peut rendre l'expression de la joie plus difficile, par peur du jugement ou par manque de confort dans les situations sociales.
Une étude du ResearchGate de 2022 établit une connexion entre la personnalité, les émotions et les neurotransmetteurs du cerveau. Elle montre que les problèmes de personnalité pourraient être liés à une mauvaise régulation de ces substances. C'est une découverte majeure pour la recherche future et le traitement des maladies émotionnelles.
3. Les troubles de la santé mentale
Le manque de rire et de sourire peut être un signe clinique de certains troubles. La dépression, par exemple, est souvent caractérisée par une anhédonie, c'est-à-dire une perte de la capacité à ressentir du plaisir ou de la joie.
De même, des troubles anxieux ou d'autres pathologies peuvent conduire à une restriction de l'expression émotionnelle.
Anxiété sociale et peur du ridicule poussant à la prudence des expression, TOC et besoin de contrôle/rigidité et rire et sourire vécu comme une perte de contrôle, trouble de stress post-traumatique (TSPT) et hypervigilance pouvant rendre difficile les émotions positives, dépression et anhédonie évoquée plus haut, trouble du spectre autistique (TSA) et difficultés à comprendre les émotions et les signaux sociaux pouvant rendre difficile l’expression de la joie etc…
4. Les conséquences sociales
Un manque de sourire ou de rire peut être un obstacle dans les relations. Le sourire est un puissant signal social qui favorise le lien et la confiance. Les personnes qui ne sourient pas souvent peuvent être perçues comme moins sympathiques, froides ou arrogantes, ce qui peut rendre leurs interactions sociales plus difficiles.
Les autres peuvent interpréter son manque d'expression comme un manque d'intérêt ou une attitude négative, même si ce n'est pas le cas. Cela peut entraîner un sentiment de rejet ou des malentendus.
Le sourire est souvent le point de départ d'une conversation ou d'une amitié. Il signale l'ouverture et la bonne volonté. Moins sourire peut rendre plus difficile l'établissement de nouvelles relations, car les autres hésitent à s'approcher ou à initier le contact.
Dans le monde professionnel, sourire et rire peuvent être perçus comme des signes de confiance, d'adaptabilité et de bien-être. Leur absence peut être interprétée comme un manque d'engagement, ce qui peut affecter la progression de carrière.

La psychologie sociale a mis en évidence le phénomène de la réciprocité émotionnelle. Quand une personne sourit, cela a tendance à inciter les autres à sourire en retour, créant un cercle vertueux d'interactions positives. Inversement, une absence de sourire peut créer un "effet miroir négatif", où l'interlocuteur se sent moins à l'aise et adopte une posture plus rigide ou distante.
Moins rire ou sourire peut également affecter les relations existantes. Les amis et la famille peuvent se sentir impuissants face à une personne qui semble ne jamais être joyeuse, et cela peut créer de la distance ou de l'incompréhension. Le rire partagé est un moyen de libérer les tensions et de renforcer les liens. Son absence peut donc rendre plus difficile la gestion des conflits et des frustrations dans les relations.
5. Retrouver le rire / son sourire quand on l’a perdu
La première étape consiste à identifier la raison de cette perte.
Perdre sa capacité à rire ou à sourire est une expérience difficile. Ce n'est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un indicateur qu'une partie de votre bien-être émotionnel a besoin d'attention.
Une fois que vous comprenez la cause, il est plus facile de trouver des solutions adaptées.
Agir sur son corps et son esprit (activité physique, méditation, passer du temps avec les bonnes personnes, s’exposer à des choses positives, tenir un journal)
Se faire aider par un professionnel : Si cette tristesse persiste, sachez qu'il est tout à fait normal et courageux de demander de l'aide. Parfois, un coup de pouce extérieur est nécessaire pour nous aider à dénouer ce qui nous pèse. Un thérapeute ou un psychologue peut vous accompagner avec bienveillance pour explorer les racines de cette perte de joie. Les approches comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) sont particulièrement adaptées pour apprendre à apprivoiser vos émotions et à retrouver votre spontanéité.
Retrouver le sourire est un cheminement, pas une course. Soyez indulgent avec vous-même et célébrez chaque petit pas en avant.







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